Je vous décris les conditions : nous sommes dans les Andes centrales, entre 2000 et 3500 m d'altitude. Piste non goudronnée permettant de laisser passer une voiture et demi en largeur, éboulis sur ma gauche, ravin de 500 à 1000 m de profondeur à ma droite, le plus souvent surplombant une rivière, bus de 20 ans d'âge au mieux et chauffeurs ayant dû faire du rallye dans leur jeunesse. Temps très chaud et sec dans la journée, mais pluit la nuit, donc route glissante le matin.
Pour finir, la seule compagnie qui fait la première partie du trajet a eu un accident il y a quelques semaines : un bus est tombé dans un ravin parce que le chauffeur discutait en conduisant. 19 morts !
Et, ne nous plaignons pas, dans les années 80, la région était le théâtre des combats entre l'organisation terroriste marxiste-léniniste du Sentier Lumineux et l'armée et les groupes paramilitaires, et bien-sûr, les villageois et les voyageurs étaient coincés entre les deux.
Et, ne nous plaignons pas, dans les années 80, la région était le théâtre des combats entre l'organisation terroriste marxiste-léniniste du Sentier Lumineux et l'armée et les groupes paramilitaires, et bien-sûr, les villageois et les voyageurs étaient coincés entre les deux.
Sinon, les paysages sont superbes, ça console.
Mais les Péruviens n'ont pas l'air de s'inquiéter plus que ça. Dieu, Jésus et leurs amis parsèment les bus de leurs affiches rassurantes, les signes de croix sont de sortie à chaque départ et les petites chaussures d'enfants sont accrochées au véhicules pour porter chance.
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