samedi 30 janvier 2010

Puerto Natales

On remonte toujours vers le nord et je suis maintenant à Puerto Natales, étrange bourgade techniquement au bord de l'océan Pacifique, mais en fait tout au fond d'un entrelac de "fjords chiliens" et cachée par les centaines d'îles qui découpent la côte chilienne. On n'a donc pas du tout l'impression d'être au bord d'une immensité d'eau mais plutôt d'un lac, surtout dans la mesure ou de l'autre côté du lac il y a une chaîne de montagnes enneigées.
Puerto Natales, camp de base des marcheurs, envahie de magasins d'équipements de trekking. Tout ce beau monde va comme moi au Parc Torres del Paine, quelques 100 km au nord, pour profiter d'un des plus beaux endroits d'Amérique du Sud, paraît-il. Je vous dis ça dans une grosse semaine, après les 8 jours de marche au programme, si le temps le permet, si le sac n'est pas trop lourd, si je ne meurs pas d'épuisement... D'ici là, silence radio. A bientôt.

jeudi 28 janvier 2010

Une pinguinera

Pour qui n'a pas les moyens d'aller voir la marche de l'empereur en Antarctique, il reste quelques espèces de pingouins et de manchots (ici, ils s'appellent tous "pingüinos") qui nous font le plaisir de squatter les côtes sud-américaines en été, en particulier les pingouins de Magellan. Aujourd'hui donc, excursion vers une pinguinera pour voir ces petites bêtes : 2 heures de ferry aller, 1 heure de pingouins et 2 heures de ferry retour pour profiter des 200 000 pingouins installés pour l'été sur l'isla Magdalena, dans le nord du détroit de Magellan. Une pinguinera, malgré le nom, n'est pas un élevage de pingouins. C'est un lieu où les pingouins reviennent chaque année en couple en septembre, le mâle d'abord pour s'occuper du nid, puis la femelle. 2 mois d'incubation plus tard, ils ont 1 ou 2 petits qu'ils élèvent pendant 2 mois jusqu'à ce qu'ils soient capables de prendre la mer pour passer l'hiver sur les côtes brésiliennes. Ça vous rappelle "la marche de l'empereur" ? C'est normal, ça fonctionne à peu près pareil mais dans un climat moins rude.
Les pinguineras sont bien-sûr des lieux protégés, mais les touristes ont droit à une visite par jour dans 3 pinguineras de la région. Le moment de loisir de la journée pour les pingouins ? Parce que parfois (voir les photos dans l'album photo de la Patagonie), on se demande vraiment qui est le plus pingouin de l'animal ou de l'homme...

Retour au Chili

Après tout juste 2 mois en Argentine et alors que j'ai l'impression de n'avoir vu pour l'instant qu'une infime partie de ce grand pays, j'entame ma remontée des Andes Patagoniennes en quittant la Terre de Feu par le nord : paysages plats, élevages de moutons, gauchos à cheval, champs d'extraction d'hydrocarbures.
Après le passage de la frontière chilienne - avec vérification des bagages aux rayons X, des fois qu'on voudrait envahir le sol chilien de graines, fruits, légumes ou aliments dangereux pour la nature et l'agriculture locales -, traversée express du détroit de Magellan en 15 minutes de ferry (photo) et arrivée sur le continent. 2 heures de route supplémentaires à travers des steppes vides d'êtres humains mais parsemées de quelques guanacos (des cousins des lamas) et ñandus (des cousins des autruches), pour se retrouver à Punta Arenas, une ville sans grand charme au bord du détroit.
Et là, c'est l'horreur. On se gèle. Il ne fait pas si froid que ça au thermomètre, mais il y a un vent terrible qui me ferait presque regretter le climat d'Ushuaia. D'ailleurs, personne ne s'y trompe : les locaux sont en anorak et bonnet. Et je vous rappelle qu'on est en plein été !

mercredi 27 janvier 2010

Parque nacional Tierra del Fuego

A 20 km à l'est d'Ushuaia, coincé entre la frontière et la partie chilienne de la Terre de Feu, se trouve le Parque Nacional Tierra del Fuego.

Peu fréquenté sinon par des excursions d'une journée en bus de touristes pressés, il recèle les grands classiques de la nature fuégienne (orthographe et existence du mot non confirmés pour dire "de la Terre de Feu") : montagnes (petites montagnes), un peu de neige, lacs, nature, faune et flore. Et comme il est parsemé d'une petite dizaine de chemins de randonnée, c'était l'occasion pour moi de tester mon aptitude à la marche sur plusieurs jours avec port de sac à dos chargé de 16 kg, au camping dans la nature et à la vie isolée. Une sorte de répétition avant le parc Torres del Paine qui se profile à l'horizon d'ici une petite semaine et où j'envisage 7 jours de randonnée.

Je vous présente donc ma nouvelle compagne de voyage, Olive, une petite tente 1 place qui s'entend déjà très bien avec Oliver et qui, malgré son achat à Buenos Aires, se fait très bien à la nature un peu rude du sud argentin. Côté équipement, j'ai fait le minimum en terme de poids et d'encombrement : tente 1 place, matelas en mousse, réchaud et popotte, et bien-sûr bon duvet. J'ai quelques restes des années de camping d'enfance, donc le montage de la tente s'est bien déroulé, d'autant que les terrains ici sont bien souples ; pas besoin de taper comme un forcené sur les piquets. Dans le parc, il ya 3 aires de camping libre et un camping "organisé" avec douches, WC, magasin, restau... Ce n'est pas celui que j'ai choisi ! D'autant que les aires "libres" sont super agréables, au bord de lacs ou de baies.













Le parc recèle de magnifiques paysages de baies et de lacs aux eaux vert/bleu transparentes bordées de forêts et de montagnes. Beaucoup d'oiseaux, dont de grands rapaces, des canards, des oies, des lapins de partout, des renards qui viennent vous dire bonjour au petit-déjeuner, quelques chevaux et pas mal de fleurs et de plantes parfois étranges.
Un climat... local ! Pluie, vent, soleil, nuages tous les jours. Mais la chance a été de mon côté : sur 72 h dans le parc, je n'ai eu que 2 h de grosse pluie qui mouille. Dommage, c'était un moment où je marchais avec tout mon équipement sur le dos. Mais il faut bien s'habituer ; il parait que ce sera pire à Torres del Paine. En tous cas, le climat nous permet de voir des choses exceptionnelles comme ces arbres qui poussent à l'horizontale sous l'effet des vents persistants.

Après 3 jours et 38 km de marche, je m'offre le luxe de rentrer à Ushuaia en catamaran et d'observer au passage lions de mer et oiseaux sur les îles du canal de Beagle. Ne jamais oublier de se faire des petits plaisirs...

La cuisine argentine en 4 leçons. Leçon 4 : le vin

Et avec tout ca on boit quoi ?
Je vais vous faire saliver un peu et vous laisser attendre mon arrivée à Mendoza, LA grande région viticole du pays, pour vous en parler. Rendez-vous en mars !

mardi 26 janvier 2010

La cuisine argentine en 4 leçons. Leçon 3 : les douceurs

On oublie la salade, on oublie le fromage et on passe directement au sucré. Dans le domaine il y a de quoi faire. Commençons par les basiques.

Medialuna : demi-lune = croissant. Comme chez nous, ces petites patisseries sont essentiellement consommées au petit déjeuner avec un café. Elles sont plus fines qu'en France, plus sucrées, plus margarinées. Pas d'inquiétude pour l'avenir du bon vieux croissant français.

Dulce de leche : caramel fait à base de lait. Cette version locale du caramel se mange soit nature à la cuillère au petit déjeuner ou sur une crêpe, un peu comme le Nutella d'ailleurs invisible ici, soit dans un certain nombre de desserts (voir ci-dessous). Pour apprécier, il vaut mieux aimer le caramel et le sucre !

Glace : immigration italienne aidant, les glaciers se trouvent partout à Buenos Aires. Les glaces sont excellentes et se consomment au cornet, à la coupelle, au 1/4, au 1/2 ou au kilo. Des dizaines de variétés de glaces au chocolat, au dulce de leche, aux fruits sont proposées avec des garnitures aux noix ou aux bonbons. J'ai testé, j'approuve.

Alfajor : petit gâteau-sandwich de forme ronde à 2 ou 3 étages entre lesquels on trouve la plupart du temps du dulce de leche, et recouvert de chocolat. Le Big Mac du dessert donc.
Alors là on est dans LA spécialité locale. Ça se vend à l'unité ou en boîtes ; c'est artisanal ou industriel (Milka en a une collection, c'est vous dire si le marché doit valoir la peine !) et ça se mange n'importe quand. Un peu sucré à mon goût.









En Argentine, comme dans beaucoup de pays d'Amérique du Sud, il y a des kiosques à tous les coins de rue qui vendent des boissons sucrées, des chips, des chewing gums et des sucreries ; une catastrophe diététique. Ceci explique peut-être pourquoi les Argentins seraient les plus gros consommateurs de sucreries par habitant au monde. On se demande bien comment ils éliminent tout ça, parce que ça ne se voit pas sur leurs hanches, eux !

lundi 25 janvier 2010

La cuisine argentine en 4 leçons. Leçon 2 : le plat de résistance

Alors bien-sûr, là on arrive dans le vif du sujet.

40 millions d'habitants, 56 millions de têtes de bétail quasiment exclusivement élevées pour la viande et 70 kg de viande par Argentin et par an, soit près de 200 g par jour et par personne, en comptant les bébés, les enfants, les vieux qui n'ont plus de dents, les végétariens... C'est bien simple, ici quand vous demandez un steak chez le boucher, c'est minimum 200 g et au restaurant ça va jusqu'à 500-600 g de viande pour certaines pièces. Alors certes la viande est bonne, très bonne mais bon là j'en viens presque à saturer. J'oubliais : on parle de boeuf bien-sûr. Veau, mouton, agneau... point de salut. Enfin, à Ushuaia, il y a quand même du mouton local.

Les Argentins n'ont pas 36 façons de préparer la viande.
C'est soit le célèbre "asado" (barbecue) où l'on cuit des quartiers entiers de viande, souvent à la verticale, soit au grill ou à la poêle avec éventuellement mais très rarement une sauce au choix et une petite garniture de frites, riz, purée ou salade. Le carpaccio, le tartare n'existent pas.
Le problème ici, c'est la cuisson. Les viandes cuisinées sont le plus souvent servies à point, même quand vous les demandez saignantes, et l'asado est toujours très cuit. Un vrai gâchis ! Autre particularité, presque jamais de sel. Mais en revanche c'est toujours ultra tendre. preuve en est : j'ai déjà vu un serveur au restaurant partager un morceau de viande en 2 avec une cuillère sans forcer... Essayez donc avec votre prochain steak !

Conclusion : gardons la viande, changeons les cuisiniers.

dimanche 24 janvier 2010

La cuisine argentine en 4 leçons. Leçon 1 : l'entrée

Je pars quelques jours en promenade dans le parc de la Terre de Feu, alors pour vous garder occupés, je vous ai préparé quelques articles sur la cuisine argentine.

Pour commencer, un petit en-cas qui peut servir de repas si on en mange plusieurs : l'empanada.

Empanada : petit chausson garni avec différentes saveurs et servi chaud.

L'empanada c'est vraiment le petit plat qui peut-être très bon ou très mauvais en fonction de ce qu'il contient, de la manière dont il est préparé et de la manière dont il est servi. Il existe d'ailleurs dans beaucoup de pays d'Amérique latine dans des versions diverses.
L'Argentine se défend assez bien dans le domaine.
Le chausson est fait de pâte brisée ; la farce peut contenir beaucoup de choses. Les grands classiques sont : viande, poulet, jambon/fromage, oignons/fromage. Les plus originaux : roquefort/mozarella (un délice), viande piquante, thon, légumes, caprese (tomate, moza, olives)... Le tout est cuit au four ou frit (nettement moins bon) et servi chaud.
Ça ressemble à une pizza calzone en petit (l'influence des immigrants italiens ?) ; c'est très bon. Et chaque empanada a sa forme propre : allongées pour la viande et le poulet, rondes pour le fromage... A vous de deviner à quoi sont celles de la photo.

samedi 23 janvier 2010

Des mythes tenaces

Terre de feu, Détroit de Magellan, Cap Horn, Antarctique : des noms qui tiennent des grands mythes de voyageurs, de conquérants, de scientifiques. C'est un sentiment assez curieux de s'y trouver et de les avoir pour soi un moment. Malheureusement, ces lieux sont souvent difficiles d'accès - sinon ils auraient certainement suscité moins d'intérêt et seraient certainement moins célèbres - et si le détroit de Magellan me sera bientôt familier, le Cap Horn et l'Antarctique devront attendre un prochain voyage. Aller au Cap Horn ou en Antarctique ne s'improvise pas. Ici les gens qui y partent ont réservé leur voyage souvent 6 mois à l'avance pour pouvoir observer les millions de pingouins et manchots du dessous du monde. Malheureusement, malgré des prix exhorbitants (4 000 à 70 000 dollars pour des voyages allant de 10 jours à 3 semaines) plusieurs bateaux partent tous les jours d'Ushuaia vers l'Antarctique. La nature y résistera-t-elle ?

vendredi 22 janvier 2010

Fleurs sur la ville



Lupins, genêts, pensées sont les fleurs qui résistent assez pour pousser ici. Il y en a partout en ville.

Ushuaia, ville glacière

Non, il ne fait pas froid à Ushuaia, juste frisquet
Quand j'ai commencé à préparer ce voyage il y a maintenant près de 2 ans, une des rares choses que j'ai étudiées est le climat. Je voulais surtout pouvoir éviter l'hiver patagonien que j'imaginais glacial et enneigé, en particulier à Ushuaia.
En fait si l'on regarde les chiffres, il ne fait pas si froid que ça à Ushuaia.
Température minimale moyenne annuelle : 2ºC. On est loin des -20ºC du sud de la Bolivie.
Le problème, c'est qu'il ne fait pas non plus si chaud que ça.
Tenpérature maximale moyenne annuelle : 10ºC. Au plus fort de l'été, c'est à dire en ce moment, on peut espérer un bon 15ºC quelques heures dans la journée qui dure de 4h du mat à 23h, latitude oblige (alors qu'en hiver c'est 9h à midi, les pauvres !).
Tout ça nous donne une température moyenne annuelle de 6ºC, ce qui pour moi tient du surréalisme.
En plus pour pimenter les choses, on a en général dans la même journée des nuages, de la pluie, du vent, du soleil, pas forcément dans cet ordre, ce qui fait que la tenue de sortie c'est polaire + coupe-vent + bonnet + gants + écharpe + lunettes de soleil. Mais ils vendent quand même des sandales dans les magasins : sandales + polaire, la mode ushuaienne !

Ushuaia, entre mer et montagne

Des maisons en bois, en bardeau, en pierre, en béton de toutes les couleurs, construites à la va comme je te pousse, des HLM pas très sexy, une rue commerçante "commerçante", des touristes français dans tous les coins...
Ushuaia n'est certes pas dans le palmarès des jolies villes, surtout quand on avait en tête que ce serait un joli port de pêche. C'est plutôt une grosse ville de 58 000 habitants, capitale de l'île-province de la Terre de Feu. Ici, plus que le lieu, c'est l'idée qu'on se fait du lieu qui importe. On est au bout du monde, à 200 km de Rio Grande, la "grande" ville la plus proche, à 3 000 km de Buenos Aires, à 14 000 km de Paris, à quelques heures de bateau du Cap Horn et quelques jours de l'Antarctique et la RN3, seule route qui traverse Ushuaia, s'arrête à 20 km à l'ouest, à la frontière chilienne.

On est dans un endroit à part. On est dans un endroit où on hésite entre se tourner vers la mer, en l'occurence le canal de Beagle qui permet d'éviter le Cap Horn pour passer de l'Atlantique au Pacifique, et la montagne, avec la fin de la chaîne andine.

Alors pour moi, après avoir vu la naissance des Andes au Venezuela, passé l'Equateur à Quito et le Tropique du Capricorne dans le nord de l'Argentine, il était impossible de ne pas venir jusqu'ici.

jeudi 21 janvier 2010

Ushuaia, fin del mundo

Avant Nicolas Hulot, qui en France avait déjà entendu parler d'Ushuaia ?
Alors merci Nicolas d'avoir poussé toute une génération à venir découvrir la "fin du monde" comme ils disent ici et comme tu le dis si bien. En même temps, tu ne te serais pas un peu foutu de nous Nicolas ? Parce qu'Ushuaia n'a jamais été la ville la plus australe du monde. De l'autre côté du canal de Beagle, donc géographiquement plus au sud, il y a l'île Navarino, et dans cette île il y a Puerto Williams qui est effectivement la ville la plus australe à 54º56' de latitude sud alors qu'Ushuaia n'est qu'à 54º48', et cela sans compter le village Puerto Toro et ses 35 habitants à 55º05'. Que les Argentins n'en parlent pas, on peut comprendre vu que l'île en question appartient au Chili. Ils se réfugient donc derrière le fait que les 2 300 habitants de Puerto Williams ne lui confèrent pas le statut de "ville". Mais toi Nicolas, chantre de la vérité de la nature, tu nous aurait menti ? Ou est-ce que "Puerto Williams", ça ne faisait pas assez exotique comme nom d'émission ?

Les rois du monde

Il y a de nombreux pays où les enfants occupent une place à part ; l'Amérique du Sud ne fait pas exception. Je crois n'avoir jamais vu une seule fois en 9 mois un enfant prendre une fessée ou obéir à ses parents quand il n'en a pas envie. Non pas que je sois pour les châtiments corporels, mais il faut bien reconnaître qu'il y a des moments où on aurait envie de leur en coller une.
Toujours est-il que les enfants font ce qu'ils veulent et ont toujours le dernier mot, à n'importe quel âge. Ils crient, ils hurlent, ils refusent d'avancer, ils tapent leurs parents ; les parents leur demandent d'obéir une fois, deux fois, trois fois, et si ça ne marche pas, ce sont eux qui cèdent. Incroyable !
En fait, le stade enfant n'existe pas ici. On passe directement du stade bébé, qui occupe tout le temps, l'attention et l'énergie de ses parents, au stade adulte, totalement autonome. Ça nous promet un bel avenir tout ça ma bonne dame !

Merci l'Argentine

Enfin ! Enfin un pays où les gens connaissent l'usage des mots "bonjour", "s'il vous pait", "merci" et "au revoir" et où on respecte les gens qui assurent votre service : guides, serveurs, chauffeurs... Ailleurs, le fait de payer une excursion, un repas ou une course en taxi semble donner le droit d'être mesquin, odieux et irrespectueux. L'argent donnerait-il la capacité soudaine d'être désagréable avec les autres ?

mercredi 20 janvier 2010

Changement d'atmosphère

19 janvier 2010

  • 10h30 : Buenos Aires, départ de l'hôtel, ciel gris, 24º à l'extérieur. Je suis presque contente de quitter Buenos Aires et sa chaleur étouffante des derniers jours pour repartir dans la nature et la fraîcheur.
  • 11h00 : Buenos Aires, aéroport Newbery, air conditionné à moins de 20º ; on enfile une polaire ; on commence à anticiper l'arrivée en Terre de Feu.
  • 13h05 : départ du vol LAN 4440 pour Ushuaia via el Calafate. Pendant ce vol, programme chargé : profiter du paysage par le hublot, avancer dans les 750 pages d'Anna Karenine qui me restent et parcourir le guide de Patagonie pour envisager les trekkings à y faire.
  • 13h45 : après avoir laissé derrière nous la couverture nuageuse, la vue révèle la pampa argentine : des cultures à perte de vue sur des terrains bien secs.
  • 14h00 : après un copieux snack offert par LAN - sandwich dinde industrielle/salade/mayonnaise, alfajor au chocolat (je vous expliquerai prochainement ce que c'est) - on survole les eaux vertes de l'Atlantique dans lequel viennent se jeter des fleuves aux eaux boueuses formant de jolis deltas.
  • 16h00 : l'avion descend doucement au-dessus d'une steppe désertique qui laisse soudain apercevoir un immense lac aux eaux d'un bleu glacier laiteux, et tout au fond, la chaîne enneigée des Andes patagoniennes où l'on devine que doit se cacher le célébrissime Perito Moreno. Comment imaginer que désert et glacier peuvent se cotoyer ainsi ? Mais ceci n'est qu'une escale pour moi ; on y reviendra dans quelques semaines.

  • 16h20 : atterrissage à el Calafate, au bord du lago Argentino, sous un immense soleil. Aéroport flambant neuf, tourisme oblige ; petit air frais qui provient de la porte ouverte de l'avion.
  • 17h50 : après avoir redécollé d'el Calafate, nous descendons progressivement vers le sud et les forêts commencent à apparaître sur les collines.
  • 17h55 : nous traversons le détroit de Magellan bordé de montagnes avec quelques traces de neige.
  • 18h00 : après avoir traversé une bonne couche de nuages, nous plongeons sur un paysage de landes verdoyantes, de collines arborées, de lacs et de montagnes enneigées en fond, tout cela traversé par le canal de Beagle avec l'Argentine et Ushuaia au nord, le Chili et Puerto Williams au sud.
  • 18h10 : atterrissage à Ushuaia, ciel gris, 12º, vent du sud. La ville est bordée de montagnes enneigées. C'est parti pour de nouvelles aventures...

mardi 19 janvier 2010

Sourire

Il y a une combinaison de consonnes qui ne se prononce pas en espagnol : "s + consonne" en début de mot, comme dans "ski" ou dans "spaguetti". Alors pour faire simple, on a ajouté un "e" qui se pronoce en début de tous ces mots. Ça donne "eski", "espaguetti", "estacion", "estudio". Moi, ça me fait sourire à chaque fois.
Il faut savoir garder des plaisirs simples...

Plus petit

Quelle est cette manie qu'ont les Sud-Américains d'utiliser des diminutifs pour tout et n'importe quoi ? Les prénoms bien-sûr, mais aussi tous les noms communs de la vie courante :
- una aguita : une "petite" bouteille d'eau
- abuelita : "petite" grand-mère
- mamita : "petite" maman
- un pesito : un "petit" peso
- una bolsita : un "petit"sac
- una sopita : une "petite" soupe
Cela a parfois à voir avec la taille de la personne ou de l'objet en question, mais c'est surtout affectif quand il s'agit de personnes et économique quand il s'agit d'objets, comme si le diminutif rendait l'objet moins cher !

lundi 18 janvier 2010

Un jour en Uruguay

Et de 10 !
Ça y est, la liste des 10 pays que je voulais visiter en Amérique du Sud est complète. Certes, 1 jour au Paraguay, 1 jour au Brésil et maintenant 1 jour en Uruguay, ce n'est pas ce que j'appelle "visiter". Mais bon, c'est quand même un premier pas.
L'Uruguay... Les mal-intentionnés diront que c'est la banlieue de Buenos Aires. Mais c'est vrai que ce petit pays (176 000 km2, 3.5 M habitants) coincé entre ses 2 mastodontes de voisins, l'Argentine au sud (2 800.000 km2, 40 M habitants) et le Brésil au nord (8 500.000 km2, 191 M habitants) a du mal à exister. Pour vous donner un exemple concret, l'ancienne version du Lonely Planet affichait sur la couverture "Argentine, Paraguay et Uruguay". La dernière version n'affiche plus qu'"Argentine", le Paraguay a disparu et l'Uruguay figure dans le dernier chapitre mais n'est même pas mentionné en couverture, un peu comme le Routard traite de l'Ile de Pâques dans le dernier chapitre de son éditiion chilienne !
Il faut dire qu'ils ne font pas beaucoup d'effort les Uruguayens : un drapeau qui a un gros air de famille avec la bandera argentine, une langue et un accent identiques, une culture du maté tout aussi forte. Il faut cependant quand même reconnaître à l'Uruguay un talent majeur, celui des noms de villes improbables : Durazno/Abricot, Canelones/Cannellonis, Treinta y tres/33, Nueva Helvecia/Nouvelle Helvétie... Non, je n'ai rien inventé, vérifiez !
Les 2 points d'attraction majeurs du pays semblent être Montevideo, sa capitale, et Punta del este, sa station balnéaire ultra-chic et ultra-bondée d'Argentins et de Brésiliens en été. Les merveilles que pourrait receler ce pays semblent bien cachées.
Parmi elles néanmoins, Colonia del Sacramento, une toute petite ville de la côte, à 1 heure de bateau de Buenos Aires, sur l'autre rive du rio de la Plata où j'ai passé la journée. Rues pavées, maisons coloniales...

dimanche 17 janvier 2010

Boycott

Aujourd'hui 17 janvier j'avais décidé de boycotter l'arrivée du Dakar à Buenos Aires. Non, je rigole ! Je l'avais complètement oubliée en fait, ce qui encore pire pour cette "fabuleuse" organisation sponsorisée par Total, entre autres, mais c'est le plus voyant, surtout quand les pubs locales de cette grande maison affichent "nous vous emmènerons plus loin en toute sécurité" et que le rallye a, comme chaque année, fait des morts parmi les spectateurs. Bref, je suis quand même contente d'avoir fait une journée "nature en ville" dans Costanera Sur, cette réserve écologique de 350 ha à 2 pas du centre ville où l'on entre en marchant, en courant ou à vélo, mon choix du jour.

Notez la parfaite concordance entre le T-shirt et le vélo !

9 km de sentiers, d'aires de repos, de vues sur le rio de la Plata, d'animaux en liberté, de verdure... ça repose de la ville, même si la ville est juste là.
Sur le chemin du retour néanmoins, la réalité m'est revenue en pleine figure puisque j'ai croisé un groupe de camions du Dakar qui stationnaient aux alentours. On ne peut même plus boycotter tranquille !

PS pour Marc : je ne râle pas souvent contre Total, mais là vraiment, c'est insupportable que cette mascarade continue.

samedi 16 janvier 2010

El filete porteño

Tout comme le tango est inscrit au patrimoine de Buenos Aires, un art moins connu à l'étranger mais tout aussi esthétique est très répandu ici : le filete porteño.
Le filete est une technique décorative de peinture faite de traits fins qui forment aussi bien des dessins que des textes. Le plus souvent, ces "peintures" se font sur des plaques de bois, ensuite vernies pour une meilleure tenue dans le temps. Car ces plaques sont utilisées principalement à l'extérieur, comme enseignes de magasins ou de restaurants. C'est très coloré, c'est fin, c'est assez élégant, c'est une forme d'art. Plus d'information sur le site d'un spécialiste : www.fileteado.com.ar/