dimanche 28 février 2010

Ruta 40

Tout comme les Etats-Unis ont leur road 66 et la France sa Nationale 7, l'Argentine a sa Ruta 40, une route mythique qui démarre tout au nord, à la frontière bolivienne et se déroule sur 5 000 km pour descendre tout au sud à Rio Gallegos en longeant les Andes.

Dans sa partie patagonienne au sud, c'est l'aventure : route non pavée, terre, poussière, étendues vides et monotones. Mais un peu plus au nord, c'est un vrai régal : lacs, forêts, montagne.

samedi 27 février 2010

Tout va bien, ne t'en fais pas

Juste un petit mot pour rassurer tout le monde.
Je suis à Bariloche, Argentine, à quelques 1 000 km au sud du tremblement de terre de cette nuit, et même si certains l'ont ressenti, moi je n'ai rien remarqué. Ici, aucun dégâts, aucun blessés, malheureusement pas comme au Chili. La région touchée est prévue à mon programme en fin de voyage, d'ici 3 semaines : Mendoza côté argentin, Santiago côté chilien, d'où je dois prendre un avion pour l'île de Pâques dont les côtes viennent d'être évacuées pour cause de tsunami possible, et ensuite mon avion de retour pour la France. Mais j'imagine que d'ici là, les choses se seront apaisées.
Décidément, après le petit tremblement de terre quand j'étais à Lima et après avoir découvert que Chaiten, une ville chilienne où je voulais passer avait été recouverte de cendre par une éruption volcanique en 2008 (donc postérieurement à l'image idyllique qu'en faisait mon guide), les catastrophes naturelles s'enchaînent. Espérons que ce sera la dernière du voyage.
Merci à tous ceux qui s'inquiètent.

vendredi 26 février 2010

Patagonie cloturée

Quand on voyage en bus en Patagonie, outre les paysages, on remarque assez vite une chose étonnante : cet immense espace qui occupe 1/5 de l'Argentine est clôturé. De chaque côté des routes des milliers de km de clôtures en piquets de bois et fils de fer.
Il ne s'agit pas de protéger la nature des méfaits du tourisme ; il s'agit de garder les moutons et les vaches et de délimiter les terres des estancias. Ici la terre est privée : elle appartient toute entière à des éleveurs de bétail ou à de fortunés étrangers : Luciano Benetton (eh, comment tu crois qu'il est fait ton pull en couleur ? avec la laine des moutons patagoniens !), Florent Pagny et d'autres.
Ça limite malheureusement un peu les déplacements mais ça mène aussi à de drôles de situations, comme au Parc Torres del Paine, côté chilien, qui est un parc national à l'intérieur duquel il y a une zone de propriété privée. Du grand n'importe quoi !

jeudi 25 février 2010

S'amuser, toujours s'amuser


Les balises des sentiers de randonnées peuvent être un banal trait rouge, ou jaune, ou bleu à la peinture. Mais parfois on met un peu de piquant dans le parcours du marcheur avec des balises issues de fonds de boites de conserve peints en rouge, avec un petit dessin jaune au milieu, et clouées sur les arbres. Certaines sont vraiment très sympa et permettent de sourire un peu dans la montée.

mercredi 24 février 2010

Souvenir d'enfance

Le Tang, cette poudre colorée qui grésillait sur la langue, a un succès fou en Argentine. Comme les Argentins boivent peu d'eau nature, ils mélangent du Tang, ou l'un de ses nombreux concurrents, à l'eau pour obtenir une boisson fruitée : pomme verte, pamplemousse rose, kiwi-raisin-pomme, orange-mangue... C'est varié, c'est facile, c'est léger et c'est relativement bon, surtout en randonnée, quand vous avez purifié l'eau récoltée dans la nature avec une pastille de Micropur au goût infect. Un seul regret : ces petits sachets sont le plus souvent sans sucre, diététique oblige, mais ça donnerait un petit coup de fouet supplémentaire dans la montée pourtant !

mardi 23 février 2010

Je suis très fière de moi !

Tous ceux qui ont voyagé et marché avec moi - je pense à Céline, Mic, Charlotte, Marc, Yves et les amis d'Allibert - savent que je peux marcher longtemps sur le plat, mais dès que la montée arrive, il n'y a plus personne. En clair, 300 m de dénivelé positif, ça va, 600 m, je ronchonne (intérieurement), je souffle comme un boeuf et je m'arrête tous les 100 m, au-delà, je n'essaie même pas, tout ça sans rien porter bien-sûr. Ça a d'ailleurs longtemps été un critère de choix de mes circuits de vacances.
Depuis Torres del Paine et el Chalten cependant, j'ai expérimenté des journées avec 700-800 m de dénivelé sans problème majeur de souffle et avec presque une certaine envie de monter, genre "ça s'arrête déjà ?". Si bien que j'en suis venue à douter de la véracité des dénivelés fournis par le Lonely Planet Trekking en Patagonie, les guardaparque et les locaux qui insistaient en plus sur le fait que c'était des marches difficiles et longues.
Mais aujourd'hui, je viens de me faire au-dessus d'el Bolson 1000 m de montée en 5 heures (pauses déjeuner, pipi, photos comprises) avec mes 15 kg de matériel sur le dos et là ça tient d'"au-delà du réel". Pour les spécialistes, 200m/h, ça n'a rien d'extraordinaire, mais pour moi, c'est exceptionnel. Je suis donc très fière de moi.

lundi 22 février 2010

Ça sent la fin

Il ya toujours un moment en vacances où l'on se dit qu'il va falloir songer à rentrer bientôt, à reprendre le travail et le train-train quotidien.
Pour moi, il y a des signes : les attaches de mes chaussures de marche qui lâchent toutes en même temps - heureusement qu'il y a encore de bons cordonniers -, mes tongs qui lâchent le même jour, le décompte du temps qui reste qui se fait en semaines et plus en mois, les voyageurs de plus en plus nombreux à qui il reste plus de temps que moi, et surtout cette désagréable nécessité de planifier. Jusqu'à Buenos Aires, j'allais où le vent me poussait. Aujourd'hui je suis obligée d'identifier ce que je voudrais encore faire pour prévoir à l'avance mon parcours... et m'apercevoir que ça ne va pas coller !

dimanche 21 février 2010

El Bolson, village hippie

A chaque ville sa communauté. Ici, à el Bolson, nous arrivons tout au nord de la Patagonie et tout change. D'abord on retrouve l'été : soleil, ciel bleu, chaleur, T-shirt, jupe et tongs. La végétation est plus variée, moins monotone que dans la pampa sud-patagonienne. Pas de moutons, pas de chevaux, pas de gauchos... mais des hippies et des descendants de hippies. La ville est constellée de babas, bobos, rastas, hippies, altermondialistes... qui y pratiquent leur artisanat donnant ainsi lieu à un grand marché artisanal où l'on trouve pêle-mêle bijoux, sculptures, tissus, décorations en tous genre, confitures bio, bière locale... Ça ne ressemble pas vraiment à l'Argentine tout ça. Heureusement, de jolies balades dans les montagnes environnantes...

jeudi 18 février 2010

Trevelin, village gallois

On connait bien l'immigration italienne en Argentine ; on est plus rarement au courant de l'immigration galloise. Trevelin est un petit village de quelques milliers d'âmes dans le centre de la Patagonie où une bonne partie de la population a des origines galloises. D'où ce drôle de mélange entre cette langue chantante qu'est l'espagnol et cette langue rugueuse qu'est le gallois, parlé et entretenu par cette communauté. Les drapeaux gallois sont bien visibles ; la chapelle protestante est là ; et on trouve une nouvelle race de touristes, inconnue jusque là : les Gallois de Galles.

dimanche 14 février 2010

Passer la frontière

La Patagonie est un espace qui se fout bien des frontières. Les lieux intéressants se trouvent donc indifférement côté chilien ou côté argentin. On passe donc de part et d'autre pour explorer cette région. Oui, mais où passer la frontière ?
Il y a bien-sûr quelques grands postes frontière le long de cette arête de 1200 km, avec route goudronnée, service de bus... mais parfois ça ne suffit pas. Si vous voulez éviter de faire 300 km pour rien alors que votre but est juste là, de l'autre côté de la frontière, que faire ?
Par exemple, depuis el Chalten, on peut passer au Chili distant de quelques 50 km à vol d'oiseau. Le programme c'est :
- 1h30 de bus pour 37 km de route non goudronnée
- 45 mn de bateau pour traverser un lac ou 4h de marche pour le contourner
- au bout du lac, les douaniers qui tamponnent le passeport
- 2 h à pied ou à cheval pour aller jusqu'à la frontière
- 4 h à pied ou à cheval pour rejoindre la douane chilienne qui tamponne le passeport
- 1/2 h pour aller au premier village chilien
- le lendemain (et 3 fois par semaine seulement), 3h de bateau pour remonter un lac chilien
- 1/2 h de bus pour arriver à la première ville.
Devant la complexité et le rapport durée/km parcourus de la solution, je vais plutôt rester côté argentin et m'avaler 28 heures de bus pour remonter d'une traite 750 km. C'est pas tellement mieux, mais ce sera plus simple.

samedi 13 février 2010

French connexions

Autour d'el Chalten, de nombreux sommets ont des noms français :
- aiguille Guillaumet
- aiguille Mermoz
- aiguille Val de Vois
- mont Poincenot
- aiguille Saint Exupéry
Des alpinistes, des aviateurs qui sont passés par là et ont permis de faire découvrir cette partie du monde. Est-ce cette tradition française de la découverte que perpétuent aujourd'hui les centaines de touristes français qui déferlent sur el Chalten ? Dans la ville, actuellement, 1 touriste sur 2 est français. Sauve qui peut !

vendredi 12 février 2010

Top 10

Le problème du Top 10, c'est qu'il n'y a que 10 places.
Et à la vitesse où l'Argentine et le Chili présentent leurs merveilles naturelles et remplissent ce podium, je n'ose même pas imaginer ce que je vais être obligée de faire sortir du Top 10. Ah, choix cruels !

jeudi 11 février 2010

Pourquoi le Fitz Roy est-il si célèbre ?




Chaque région du monde a ses sommets célèbres - Mont-Blanc, Everest, K2, Aconcagua, Kilimanjaro - pour différentes raisons. Mais pourquoi le Fitz Roy a-t-il cette aura auprès des alpinistes et des voyageurs ?
Ce n'est très certainement pas ses 3405 m, du pipi de chat pour qui vit dans les Andes et y compris pour moi pour qui cette altitude a maintenant tout du ridicule.
Sa forme ? Possible. On dirait une canine en granit.
Mais c'est surtout que le Fitz Roy joue les stars : quasiment toujours dans les nuages, il est très difficile à apercevoir ; et pour les alpinistes, il semblerait être l'un des sommets les plus techniques, ce que ses pentes laissent effectivement supposer. Sa conquête ne date effectivement que de 1952 et c'est une expédition française - cocorico - qui en a atteint le sommet en premier. Malgré tout, il porte le nom que lui a donné Francisco Perito Moreno (celui du glacier) en l'honneur du capitaine Fitzroy du Beagle (le bateau, celui du canal devant Ushuaia) qui a accompagné Darwin (celui de l'origine des espèces, qui a aussi séjourné aux Galapagos ; tout se tient je vous dis, tout s'emboite, tout est logique, pas de place pour la moindre faille dans ce voyage) en 1834 pour une expédition dans la région. Les 2 hommes auraient été les premiers Européens à voir le Fitz Roy.
A part ça, le coucher de soleil et le lever de soleil sur le Fitz Roy depuis le camping, c'est quand même fabuleux.

mercredi 10 février 2010

El Chalten, ville nouvelle

Il ya 25 ans, au nord d'el Calafate, il n'y avait rien sur 600 km. Que la nature patagonienne, les lacs, les glaciers et les montagnes. Et puis quelques alpinistes et trekkeurs qui profitaient des joies de la nature.
Et puis un beau jour, quelqu'un a décidé que ce serait bien de faire un village à cet endroit et qu'on l'appellerait el Chalten, du nom historique de la montagne qui domine les lieux, plus connue sous le nom de Fitz Roy.
Alors el Chalten est né en 1985, à 200 km au nord d'el Calafate, au pied du mont Fitz Roy. C'est maintenant un village de quelques 600 âmes (pendant la saison touristique) importées du reste de l'Argentine, qui s'est arrogé le titre de "capitale nationale du trekking" et où tout, absolument tout est fait pour les randonneurs et les alpinistes : agences de voyage, guides de montagne, hôtels, restaurants, supérettes, terminal de bus (en service depuis le 10 février 2010, le jour de mon arrivée, la classe !), et distributeur automatique de billets datant d'il y a un an seulement. Le village est construit de manière totalement anarchique autour d'une rue principale, mais l'afflux de touristes aidant, les services se développent et on trouve maintenant la police, les pompiers, des hélicoptères de secours en montagne, un hôtel 4 étoiles...

Tout ça dans une vallée où il y a du vent à décorner les boeufs en permanence. Tourisme, quand tu nous tiens !
A el Chalten, même les caravanes sont arrimées

mardi 9 février 2010

Une journée EXTRAordinaire...

Oublions les péripéties climatiques.
Le glacier Perito Moreno c'est du bonheur à l'état pur. C'est la force de la nature. C'est EXTRAordinaire, même sous les nuages, même sous la pluie, même dans les bourrasques, même dans le froid.



Le glacier Grey faisait dans la finesse, la dentelle ; le Perito Moreno fait dans la puissance, dans l'imposant. C'est du lourd.
La visite se décompose en un tour d'une heure en bateau pour être au plus près et au pied du glacier puis une promenade sur les passerelles qui lui font face. Et là, vous ne faites pas le fier, parce que vous n'êtes rien comparé à lui : 30 km de long, 2 km de large sur son front mais jusqu'à 5 km au plus large, 60 m au-dessus du niveau de l'eau, 120 m en dessous. C'est un des rares glaciers qui ne recule pas. Il avance même tellement que des gros blocs se détachent régulièrement de son front et qu'assez périodiquement, il vient obturer l'espace qui le sépare de la péninsule qui lui fait face, faisant ainsi monter le niveau des eaux du lac dans lequel il se jette, le lago Argentino, le plus grand d'Argentine. Même avec le mauvais temps on profite de sa couleur bleu tirant presque parfois au violet.
Une "nouvelle" merveille du monde je vous dis.

Une journée pourrie...

Comme me l'a récemment fait remarquer une Chilienne, ici, plus on va vers le nord, meilleur est le temps. C'est vrai ca, je n'y avais jamais pensé : on s'éloigne du pôle et on remonte vers les tropiques. Ca bouscule tout mon système de pensée binaire où nord = mauvais temps et sud = beau temps. D'un autre côté ca tombe bien puisque je suis en train de remonter doucement la Patagonie vers le nord.
Un petit passage de frontière supplémentaire et je suis à nouveau en Argentine. Il faut d'ailleurs que je fasse attention parce qu'à raison de 2 tampons à chaque passage de frontière, il ne me reste plus que 6 pages libres dans mon passeport.
Bref, je suis à el Calafate, une ville sans aucun intérêt où il n'y a qu'hôtels, restaurants, agences de voyage, magasins pour touristes et... la merveille du monde argentin : le glacier Perito Moreno (voir article suivant). Pour les curieux, "el Calafate", c'est le nom d'une petite baie dont la consommation assurerait paraît-il le retour en Patagonie.
Revenons à nos moutons : j'arrive hier à el Calafate, beau temps, soleil et je prévois donc aujourd'hui d'aller voir ce fameux glacier. 7h ce matin j'ouvre un oeil, il fait gris. 7h30 j'ouvre l'autre, il pleut. 8h30 je sors, il fait froid. Bon, le billet de bus est acheté, tant pis, on y va. 11h, après 1h1/2 de bus dans la bonne pluie, on sort et on a droit aux grosses bourrasques de vent. Et ca a été comme ca jusqu'à 15h, heure de départ du bus assurant ainsi un fabuleux chiffre d'affaires à la cafeteria du lieu grace aux centaines de touristes venus s'y abriter. Bon, on a quand même vu le glacier depuis la terre et depuis le lac. Je pique un roupillon dans le bus et j'ouvre un oeil à 16h : grand soleil ! C'est quoi ce temps !

dimanche 7 février 2010

Portraits de trekkeurs

Dans sa très grande majorité, le parc Torres del Paine n'est accessible qu'à la marche. On croise donc sur les routes tout un tas de gens qui sont là pour 1 jour, 3 jours, 5 jours ou 8 jours et que l'on peut identifier de différentes manières :

  • le trekkeur organisé : celui qui a l'équipement au complet, toute la nourriture, les cartes... jamais pris au dépourvu. C'est quand même la race la plus répandue.
  • le trekkeur "léger" : celui qui part sans tente, sans matelas, sans sac de couchage, sans nourriture et qui dort et mange en refuge. Ça limite un peu les possibilités de circuit ; ça augmente beaucoup le budget, mais c'est faisable.
  • le trekkeur touriste : celui qui arrive dans le parc sans savoir quel circuit il va faire, donc sans savoir combien de jours il va rester, sans savoir quels sont les moyens de transport disponibles, où et quand les prendre, sans l'équipement adéquat, sans la nourriture... Heureusement pour lui, il y a des "guardaparques" (garde-parcs ?) très aimables et qui parlent un peu anglais, et des refuges pour les accueillir et les nourrir.
  • le trekkeur bavard : celui qui ne peut pas s'empêcher de parler en marchant ou de commenter le paysage : c'est souvent le même que le précédent.
  • le trekkeur muet : celui qui ne dit pas bonjour quand on le croise. On pourrait aussi l'appeler le trekkeur malpoli.
  • le trekkeur néophyte : souvent affilié au trekkeur touriste ou au trekkeur muet, c'est celui qui ne connait pas les règles de base de la montagne. Par exemple, quand on se croise sur un chemin, c'est celui qui monte qui a priorité et celui qui descend qui doit se ranger pour le laisser passer... enfin, normalement !
  • le trekker fainéant : celui qui est encordé à son partenaire et qui se fait tirer pour avancer.
  • le trekkeur fumeur : celui qui fume arrivé au camping, mais également en marchant. Je n'approuve pas, mais je me demande surtout comment c'est possible.
  • le trekkeur famille : parents + enfants, tous avec sacs à dos et nuit sous la tente. Bravo !
  • le trekkeur bébé : déclinaison du précédent. L'un porte le bébé dans un porte-bébé ; l'autre porte le sac à dos. Alors là, chapeau !

Pourquoi les glaciers sont-ils bleus ?

Pour plaire à nos yeux pardi !

Foin des explications scientifiques ! Ouvrons seulement les yeux...


















Le glacier Grey et ses icebergs flottant sur le lac Grey, dans le parc Torres del Paine

Parc Torres del Paine : les sensations

Les Torres del Paine
Comment c'est de marcher pendant 7 jours ?

Et bien c'est fatigant pour le corps et reposant pour l'esprit...
On profite de la nature environnante ; on s'arrête quand on veut, où on veut pour admirer un sommet, un lac, un oiseau, un arbre, rien.
On réfléchit ou on ne pense à rien. Ça laisse le temps d'envisager l'avenir immédiat ou plus lointain, de se demander ce qu'on fait ici, de penser aux gens qui comptent, d'essayer d'oublier les autres...
Ça ressemblerait à une scéance de thérapie peut-être, en plus favorable à la santé physique.

Pour moi, les 3 moments phare du circuit ont été :

- la découverte du glacier Grey et des icebergs qui s'en détachent et flottent sur le lac Grey, une merveille naturelle à couper le souffle. Une couleur inimaginable.

- les eaux d'un vert indescriptible du lac Pehoe

- les Torres del Paine, entraperçues entre 2 nuages le dernier jour.

Encore une fois, les photos ne rendent pas justice au lieu.

Parc Torres del Paine : les faits

De retour après 7 jours de marche où j'en ai pris plein les yeux.
Quelques éléments pratiques pour commencer.
Le parc Torres del Paine est situé à 100 km au nord de Puerto Natales et à 200 km de la frontière argentine, donc au milieu de...... rien ! C'est un grand parc qui regroupe des sommets aux alentours de 3 000 m, de nombreux lacs et une nature bien préservée. Il porte d'ailleurs le nom d'un groupe de sommets, les Torres del Paine (Tours du Paine) autour duquel il est centré.
Le parc compte 2 principaux circuits de trekking, l'un faisant un grand tour de 8 jours autour des Torres del Paine avec un passage à 1 200 m, l'autre, appelé W car traçant plus ou moins la forme d'un W, est le circuit le plus populaire, 5 jours, qui visite les principales attractions du parc. D'autres petits circuits existent également.
Le parc est parsemé de quelques hôtels de luxe, sur les voies d'accès, de quelques refuges de montagnes et de campings organisés ou libres (en clair, avec ou sans toilette et douche).
Pour ma part, j'ai commencé par un petit circuit de 2 jours, le Pingo-Zapata (je sais, ça ressemble à un nom de clown !) pour me mettre en jambes, puis j'ai enchainé sur le W.
Au total :
- 100 km de marche sur 40 h, 2 720 m de montée, 2 460 m de descente
- 6 nuits de camping au frais
- 3 ampoules aux pieds, des muscles des épaules, du dos, des jambes surdéveloppés
-12 soupes en sachets, 400 g de pâtes, 250 g de riz, 500 g de pain de mie, 300 g de jambon cru, 12 oeufs durs, 700 g de fromage, 7 barres de céréales, 8 barres chocolatées consommés
- 10 l d'eau aromatisée (pour faire passer le goût du Micropur) bus.
Et bizarrement pas tant de fatigue que cela. Quand je compare aux autres trekkeurs rencontrés ou à ceux qui viennent également de finir le tour et sont dans mon hôtel, j'ai l'impression d'être plutôt en très bonne forme. Peut-être que les semaines en altitude entre l'Equateur et la Bolivie m'ont dopée en globules rouges et en résistance cardiaque !
Globalement une journée type c'est réveil entre 7 et 8h, petit-déjeuner, pliage de la tente et rangement de l'équipement, 5 à 7 h de marche entrecoupées de quelques pauses repos ou repas, arrivée au camping, montage de la tente, dîner entre 18 et 20h, dodo assez tôt. Un rythme pas franchement affolant, mais retrouver un lit, une couette et une douche hier à l'hôtel à Puerto Natales m'a fait réaliser quels sont les vrais plaisirs simples de la vie.