jeudi 12 novembre 2009

Missions : le tour du monde en 4 jours











Comment faire le tour du monde en 4 jours ? Facile ! Venez faire le circuit des missions jésuites de Bolivie.
1er arrêt : l'Inde, avec les vaches brahmanes qui parsèment les champs
2e arrêt : le Venezuela, pour les paysages de paradis perdu qu'on retrouve ici
3e arrêt : l'Espagne et les haciendas qui fleurissent de toutes parts
4e arrêt : la Colombie, pour les collines verdoyantes et apaisantes
5e arrêt : l'Italie et ses églises peintes
6e arrêt : l'Asie où les femmes se protègent du soleil sous leur parapluie
7e arrêt : Madagascar et ses manguiers couverts de fruits que personne ne ramasse, même s'ils sont tombés au sol
8e arrêt : le Brésil. A San Ignacio de Velasco on est à 70 km de la frontière brésilienne et ça chante le portugais dans les rues
9e arrêt : la savane africaine
10e arrêt : les gauchos argentins et leurs grands chapeaux de cowboys
Oui, dans cette région totalement isolée de l'est de la Bolivie, on retrouve tout ça, et bien plus...

On rembobine : 1986, Palme d'Or du Festival de Cannes, le sublissime film de Roland Joffé "Mission" avec Robert de Niro et Jeremy Irons. Il raconte la vie des prêtres jésuites dans cette partie de la Bolivie, en particulier celle d'un Suisse, Martin Schmidt, compositeur, créateur d'instruments de musique et bâtisseur d'églises. C'est son parcours que je suis pendant quelques jours.
Mon anticléricalisme primaire ne pourra pas me faire suspecter de sympathie coupable pour les Jésuites, mais leur histoire dans la région est à plus d'un titre exemplaire.
Les Jésuites sont arrivés en Amérique de Sud au XVIe siècle mais se sont d'abord installés au Brésil, au Pérou, puis au Paraguay tout proche, d'où ils ont décidé de faire un pas vers les villages Chiquitanos de Bolivie au XVIIIe siècle. Alors bien-sûr, leur première mission était l'évangélisation des Indiens Chiquitanos, nomades, chasseurs, cueilleurs, mais ils ont essayé de promouvoir un véritable échange. Ils apprirent aux indigènes les techniques de culture européennes et en apprirent l'adaptation à l'environnement tropical. Ils introduisirent également la musique européenne, jouée sur des instruments de bois fabriqués localement. La tradition de la musique classique est restée bien ancrée dans la région.
Ils établirent un véritable échange commercial entre les Chiquitanos (coton, miel, textile) et les populations de l'Altiplano (argent, produits d'importation). Malheureusement, au milieu du XVIIIe, les Espagnols, qui ne s'étaient pas beaucoup inquiétés de ces territoires lointains, comprirent qu'ils y perdaient des richesses, du pouvoir et des esclaves potentiels. Ils expulsèrent les Jésuites.
Il reste maintenant leurs églises et leurs villages, dont 6 ont été classés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en 1991. Elles sont faites de terre et de bois, parées de multiples décorations peintes. Superbes.

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