samedi 6 mars 2010

Couleur saumon

Je me rappelle qu'on m'avait raconté il y a quelques années - je crois que c'étais toi JC - l'histoire de la perche du Nil et de son développement catastrophique narré dans le documentaire "le cauchemar de Darwin".
On pourrait faire un autre film qui s'appellerait "salmon sushi" ou "poisson de luxe". Voici l'histoire du saumon chilien raconté par un connaisseur de Puerto Montt.
L'élevage du saumon a commencé au début du XX siècle mais son développement a eu lieu à la fin du siècle avec la popularisation de ce poisson dans tous les pays occidentaux et sa surconsommation au Japon. Une aubaine pour le Chili qui dispose d'eaux favorables à l'élevage de ce poisson dont les oeufs sont importés de Norvège.
Des oeufs qui partent de Norvège pour venir au Chili puis des saumons qui partent du Chili pour aller au Japon ou en Europe... N'y aurait-il pas quelques km en trop ?
Quand les oeufs arrivent, ils sont élevés dans des fermes à saumon autour de Puerto Montt et à Chiloe, c'est à dire des espaces contenant des cages de 50 m x 20 m, en mer à quelques km des côtes, dans chacune desquelles barbottent 2000 saumons. Le Chili est ainsi devenu le 2e producteur mondial de saumon juste après la Norvège, employant ainsi directement et indirectement près de 50 000 personnes dans la région. Mais l'appât du gain étant tel, certains producteurs ont voulu augmenter la quantité de saumons par cage et ont ainsi provoqué le développement d'une maladie qui a tué des millions de saumons : 10 000 personnes se sont retrouvées sans emploi à Chiloe il y a 2 ans et ne sont pas prêtes d'en retrouver un étant donné qu'il faut 4 ans pour reconstituer une production vendable.
En plus maintenant, les organisations écologistes s'inquiètent de l'impact de cet élevage car pour faire 1 kg de saumon il faut 1 kg d'aliments faits à partir de 4 kg d'autres types de poissons. Et je ne vous parle même pas des déjections des saumons dans la nature...
Pour finir, ne pas oublier une chose : le saumon qui arrive dans nos assiettes est issu des meilleurs morceaux. Le reste est laissé aux Chiliens ! Le saumon est donc ici ridiculement peu cher, ce qui n'empêche pas les locaux de manger beaucoup d'autres poissons comme le colin qu'ils lui préfèrent.
Allez, tous à vos cannes à pêche et à vos rivières : pêchez et savourez !

1 commentaire:

  1. Consternant ! Désormais, je ne mange que du poisson-chat de la Seine.

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